Venue des Etats-Unis, l’éducation bienveillante connaît de plus en plus d’adeptes en France et se veut être une alternative à l’éducation traditionnelle. Empathie, coopération, respect, non-violence, retour sur ce nouveau mode d’éducation qui prône un meilleur éveil de l’enfant.

 

Qu’est-ce que l’éducation bienveillante ?

Aussi appelée « éducation positive », l’éducation bienveillante est une forme d’éducation qui repose sur l’empathie, la coopération, le respect, et qui bannît toute forme de violence envers l’enfant. L’éducation bienveillante considère l’enfant comme un être humain à part entière, à égalité avec les autres adultes. L’enfant dispose de sa propre singularité qu’il est important de respecter.

En France, l’adoption de la loi relative à l’interdiction des violences éducatives ordinaires en Juillet 2019 a remis le débat de la fessée sur le devant de la scène. L’éducation positive rejette complètement les violences physiques ou verbales envers l’enfant. Au contraire, elle prône la Communication Non Violente (CNV), une forme d’échange basée sur l’écoute des émotions de l’enfant, le compromis et l’encouragement remplaçant les ordres verticaux.

En quoi consiste-t-elle ?

L’éducation bienveillante n’évite pas les conflits, mais elle cherche à les résoudre en trouvant une solution qui satisfait l’enfant et le parent. Par exemple, l’éducation bienveillante propose de fixer les règles de la maison en présence de l’enfant, et lui expliquer pourquoi elles sont importantes, et quelles seront les conséquences de ses actes s’il ne les respecte pas. Il est même possible de lui demander d’en proposer lui aussi, ce qui lui permettra de se sentir impliqué dans la vie de famille. L’éducation bienveillante permet à l’enfant de réfléchir aux règles plutôt que de les appliquer sans les comprendre. C’est une manière de le responsabiliser et de lui montrer que chacune de ces règles existe pour une raison.

Attention, certains spécialistes mettent en garde contre le danger de la course au parent modèle. Il est illusoire de penser qu’un parent peut élever son enfant sans conflit. L’éducation positive n’est pas une méthode miracle ! Le conflit physique reste cependant inefficace.

Pour plus d’informations sur l’éducation bienveillante, nous vous conseillons le livre J’ai tout essayé ! Opposition, pleurs et crises de rage : traverser la période de 1 à 5 ans d’Isabelle Filliozat, psychologue et figure phare de la parentalité positive en France.

Appliquer l’éducation bienveillante à la crèche ou à l’école.

La crèche puis l’école sont des lieux où les enfants passent la plupart de leur temps, il est donc important qu’ils s’y sentent bien et que ces lieux soient des sources de bien-être pour eux.

Le concept de l’éducation bienveillante s’importe de manière grandissante dans les crèches. Les Accompagnant(e)s Éducatifs à la Petite Enfance sont ainsi encouragé(e)s à parler à la hauteur des enfants en s’agenouillant et en les regardant dans les yeux. Les enfants, même les plus petits, doivent pouvoir exprimer leurs émotions, et apprendre à les canaliser à travers des activités comme le dessin, la pâte à modeler, les activités sportives, ou les temps calmes, etc.

A l’école, l’éducation positive se manifeste à travers 3 piliers : la différenciation pédagogique (accompagnement personnalisé des enfants et de leurs besoins), l’évaluation bienveillante (une correction sans note) et le suivi des élèves (notamment contre le décrochage scolaire).

L’éducation bienveillante favorise la liberté de parole, elle considère l’erreur comme une étape nécessaire de l’apprentissage, et remet en question l’autorité verticale. Son but est d’instaurer un lieu de confiance et bienveillance, favorisant un meilleur apprentissage. Les professeur(e)s des écoles et les ATSEM sont de plus en plus nombreux et nombreuses à mettre en place une « chaise à émotions » : un lieu dans lequel les enfants peuvent exprimer leurs ressentis et leur point de vue, et être écoutés sans être jugés. A travers une écoute active et bienveillante, les enfants se sentent en sécurité et prennent confiance en eux.

De plus, pourquoi ne pas profiter des temps de « vie de classe » pour échanger avec les élèves et établir des règles de vie en communauté ? En favorisant l’auto-discipline et l’autonomie de l’enfant, ce dernier détient toutes les clés pour appréhender le monde qui l’entoure, et trouver ses propres solutions en cas de conflit.

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