Votre enfant est une véritable pile électrique ? Il s’agite, saute partout, pose des questions à tout va, et invente toujours mille et une bêtises ? À l’école, chez la nounou, on se plaint de ses frasques ? Le diagnostic est facile à poser : vous avez un enfant agité, pour ne pas dire turbulent

Alors, pourquoi se comporte-t-il ainsi ? Que pourriez-vous faire pour le canaliser ? Et s’il était hyperactif ? Nous verrons dans cet article qu’il ne faut pas dramatiser face à un enfant turbulent, mais bien s’adapter, et l’accompagner dans ses découvertes.

Pourquoi mon enfant est-il aussi remuant ?

Les enfants sont de véritables boules d’énergie, certains sont même de vraies tornades, et c’est bien normal d’être aussi dynamiques ; ils sont curieux de tout, constamment dans la découverte. On dit « être sage comme une image », mais nos enfants ne sont pas des cartes postales ! Ils sont pleins de vie, et heureusement ! Le développement de l’intelligence de l’enfant passe par la motricité. Cela reste supportable dès lors qu’il est aussi capable de se poser un peu pour lire ensemble une histoire, s’atteler à un coloriage…

Des enfants surstimulés 

Il y a plusieurs explications au fait d’avoir un enfant particulièrement énergique, voire turbulent. La première est la surstimulation. Désormais, on cherche à entrer en contact avec le bébé dès avant sa naissance, avec l’haptonomie ou le chant prénatal. Autrefois, les jeunes enfants étaient plus au calme.

 

Aujourd’hui, on multiplie les occupations, pas toujours au bon moment de la journée. Les activités périscolaires se font parfois à des horaires inadaptés. Le bon sens nous rappelle que les activités sportives doivent se pratiquer tôt le matin, ou en début d’après-midi, et la relaxation plutôt en fin de journée.

Les aléas de la vie

Des situations angoissantes comme un déménagement, une séparation, un deuil, le chômage d’un des parents ou l’arrivée d’une petite sœur, si elles ne sont pas bien expliquées à l’enfant avec des mots qu’il peut comprendre, peuvent accentuer son agitation.

Les écrans

L’exposition aux écrans, souvent montrée du doigt, est à nuancer : regarder un dessin animé avec son enfant sur les genoux, en discutant avec lui de ce qu’il voit, le tout dans un véritable échange, peut procurer les mêmes bénéfices qu’un livre d’histoires. En revanche, le laisser seul avec sa tablette ou un smartphone, ou devant un DVD pendant un trop long moment, les yeux dans le vague, va forcément provoquer énervement et agitation.

 

Avec toutes les activités qu’on lui soumet, un enfant a rarement le temps de s’ennuyer. Les journées sont bien remplies et, si l’on y ajoute le temps consacré aux écrans, c’est fatalement la période de sommeil qui est réduite. Quand il est fatigué, un petit enfant ne se comporte pas comme nous : alors que les adultes ont tendance à se ramollir, l’enfant fatigué connaît un pic d’excitation, au point que son comportement peut parfois faire penser à de l’hyperactivité (ou TDA/H – trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité).

L’accès précoce à la collectivité

Certains professionnels mettent en cause l’accès précoce à la collectivité dans l’hyperactivité, avec du personnel de crèche parfois débordé (une personne pour encadrer huit petits qui marchent, selon la norme en vigueur). Mal cadrés, les petits développent alors des « jeux » parallèles comme se pousser, se mordre…

 

Attention, nous ne remettons pas en question le travail des professionnels de la puériculture et de la maternelle ! Nous soulignons simplement l’importance d’avoir du personnel qualifié dans ces structures, en mesure de pouvoir supporter la lourde charge de travail que constitue l’accompagnement des petits. En effet, comment gérer (même avec l’aide de l’ATSEM) 25 élèves de petite section quand la classe compte son lot de petits polissons agités ? Tirons-leur notre chapeau !

L’alimentation

On l’oublie parfois mais l’alimentation peut jouer un rôle prépondérant dans le comportement de nos enfants. Trop de sucre, surtout le soir,  et c’est l’excitation. Les colorants et additifs (comme le E104 ou le E129) que l’on trouve dans l’alimentation et les boissons des enfants (grenadine…) sont à mettre en cause dans l’hyperactivité. Pour éviter le sucre et ces colorants, on bannit les sodas, et on ne donne à boire que de l’eau (et du lait). De même, on évite au maximum le chocolat, qui contient de la caféine, un excitant.

 

Identifier la source du problème vous aidera à y voir plus clair. Vous pourrez ainsi y remédier plus facilement.

Comment canaliser un enfant turbulent ?

Normalement, la turbulence passe avec la maturité, vers l’âge de 5 ans. Dès 7 ans, c’est « l’âge de raison ». L’enfant s’adapte au rythme imposé par les adultes et doit surtout être capable de se poser pour suivre la classe. Quand il commence à marcher, l’exploration est le maître-mot, l’enfant touche à tout. Cette hyperactivité diminue au fur et à mesure qu’il trouve d’autres sources de distraction, qui viennent avec l’âge et l’expérience.

Faut-il punir un enfant turbulent ?

 

Avant 7 ans, selon la pédiatre Edwige Antier (auteure de Dolto en héritage), inutile d’envisager des punitions. Les punitions « aggravent la turbulence car elles endurcissent l’enfant, qui prend l’habitude de vous braver, soit elles s’éteignent et le transforment en un enfant trop soumis qui perd de sa curiosité ». En revanche, il est possible d’isoler doucement mais fermement l’enfant dans sa chambre avec une activité (un coloriage, des cubes à empiler…) pendant que Maman ou Papa vaquent à leurs occupations. On se retrouve quand tout le monde est calmé et prêt à passer de nouveau du bon temps ensemble.

 

Crier ne sert à rien : certains petits loulous seront tous fiers de vous avoir fait perdre votre calme et s’en resserviront dans le futur. D’autres se sentiront stressés et angoissés par vos cris. Même si c’est plus facile à dire qu’à faire, il faut rester zen et maître de ses nerfs.

Offrez-lui une routine

 

Pour éviter un quotidien anxiogène et canaliser son énergie, l’enfant a besoin de savoir de quoi ses journées seront faites. Debout à 7 heures, petit-déjeuner, brossage des dents, école ou crèche, parc, devoirs s’il y en a, 30 minutes de jeu, bain, dents, histoire, dodo (avec 10 à 11 heures de sommeil)… et cela tous les jours ! C’est de cette routine ronron dont votre bout de chou a besoin pour être rassuré et bien dans ses baskets..

 

Donnez-lui aussi quelques responsabilités comme celle de dresser la table, de vous aider à étendre le linge, ou de nourrir les poissons ou pourquoi pas, de cuisiner ensemble.  Les petits sont très serviables et adorent nous imiter !

Laissez-le s’ennuyer

À la maison ou à l’école, votre enfant est suroccupé. Ménagez-lui des moments de calme, où il pourra à loisir lire ou colorier, ou même ne rien faire ! L’ennui (à petite dose) est excellent pour la créativité. Bien sûr, certains en profitent pour faire des bêtises, alors restez dans les parages… Les enfants turbulents débordent toujours d’imagination, qu’ils mettent parfois au service des bêtises (se couper lui-même les cheveux, peindre les murs de sa chambre…). Ce temps calme est indispensable pour faire retomber la pression que les enfants ressentent au quotidien, où on en attend toujours plus d’eux.

Et s’il était hyperactif ?

Aujourd’hui on a tendance à parler d’hyperactivité (ou TDA/H – trouble du déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité) à tort et à travers quand on constate une certaine agitation chez l’enfant. Or il s’agit bien d’un trouble neurodéveloppemental, qui se reconnaît à 3 symptômes : la difficulté à se concentrer, l’impulsivité et l’agitation

Comment reconnaît-on un enfant hyperactif ?

Les troubles de l’attention ne sont pas toujours accompagnés d’hyperactivité. Si votre enfant court toute la journée, se tortille sur son siège, se lève dans des situations où il doit rester assis, parle trop ou a du mal à attendre son tour (au toboggan par exemple), vous pouvez soupçonner de l’hyperactivité et de l’impulsivité.

 

S’il ne parvient pas à se concentrer sur les détails, qu’il semble souvent ne pas écouter quand on lui parle, a du mal à s’organiser, perd souvent ses affaires ou se laisse facilement distraire, alors on parle plutôt de déficit de l’attention.

 

Un enfant avec un trouble du déficit de l’attention peut être distrait et ne manifester aucune hyperactivité. À l’inverse, un enfant peut être impulsif et très agité, mais capable de se concentrer sur certaines tâches si on lui permet de bouger pendant qu’il les réalise.

 

Ces troubles toucheraient trois fois plus les petits garçons que les petites filles. En réalité, ce n’est pas tout à fait exact. Les filles ont simplement développé des parades pour masquer leur TDA/H et intériorisent plus leurs symptômes. Alors qu’il est plus aisé de diagnostiquer un garçon qui s’agite et a besoin de bouger, les filles ont plutôt tendance à ne pas réussir à se concentrer sur une tâche, et à présenter une faible estime d’elles-mêmes.

Quelles sont les causes du TDA/H ?

Les troubles de l’attention, avec ou sans hyperactivité, sont causés par des facteurs multiples. La recherche a par ailleurs montré que des besoins affectifs non comblés, ou des problèmes psychosociaux, n’étaient pas à mettre en cause.

 

On peut incriminer une certaine prédisposition génétique : si l’un des parents a montré un TDA/H durant son enfance, cela peut expliquer que la famille soit de nouveau confrontée à ce problème.

 

Le cerveau des enfants atteints de TDA/H produit moins de dopamine (l’hormone du « bonheur », mais aussi de l’agressivité) et de sérotonine. On observe également chez les enfants concernés un déficit des lobes frontaux, les « chefs d’orchestre du cerveau », responsables de fonctions décisives comme la prise de décision, le langage ou la coordination des mouvements.

Quand faut-il consulter ? 

Les troubles de l’attention, avec ou sans hyperactivité, engendrent des problèmes à la maison (disputes fréquentes), à l’école (difficultés d’apprentissage) et avec les amis de l’enfant (comme il a du mal à intégrer certaines règles de jeu, il est souvent mis de côté).

 

Quand la situation devient ingérable, que l’agitation et les troubles de l’enfant l’empêchent de bien vivre pendant au moins un an, il est important de consulter son pédiatre, qui pourra vous aiguiller vers un pédopsychiatre, un psychologue ou un neuropsychologue.

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