Un bébé passe beaucoup de temps sur le dos, aussi bien pendant son sommeil que lors de ses temps d’éveil. Cette position prolongée peut être cause de ce qu’on appelle « la tête plate ». Pour inverser la tendance, les spécialistes prônent désormais le « tummy time ». On vous dit tout !

 

Une pratique qui permet de développer la motricité de bébé

Le « tummy time » désigne le fait de placer son bébé sur le ventre, sur une surface plate, pendant une durée limitée. En effet, le tummy time est un terme d’origine anglais qui signifie littéralement « temps sur le ventre ». Cette pratique anglo-saxonne est en effet recommandée par un nombre grandissant de professionnels de santé infantile et se popularise dans le monde de la Petite Enfance.

Quels sont les atouts du tummy time, et pourquoi le pratiquer ? Dans une position allongée sur le ventre, l’enfant va instinctivement relever la tête, regarder autour de lui et tenter de bouger les bras et les jambes. Cette nouvelle position fait travailler ses muscles du dos, des épaules, des fesses, des bras qui sont beaucoup moins sollicités en position allongée. Le tummy time permet donc de stimuler bébé, notamment dans un but de développement de sa motricité et de sa musculation. Avec un peu d’entraînement, il sera capable de se tenir sur les avant-bras. Par ailleurs, le tummy time permettrait aussi de lutter contre les déformations du crâne ou plagiocéphalie qui viennent à cause d’une position prolongée sur le dos. Au bout de quelques mois, bébé sera lui-même capable de se retourner pour se mettre sur le ventre.

 

Comment pratiquer le « tummy time » en toute sécurité ?

La pratique du tummy time s’effectue uniquement lorsque bébé est réveillé ! En effet, les temps sur le ventre sont fortement déconseillés lorsque bébé dort pour éviter la mort subite du nourrisson.

Le tummy time peut s’effectuer sur le sol ou dans les bras d’un adulte. Les bras de papa, maman ou d’un(e) professionnel(le) de la Petite Enfance sont un très bon démarrage pour pratiquer le tummy time. Bébé est relaxé par le contact avec une personne de confiance. Lorsque l’enfant est plus à l’aise, il est possible de le placer sur un sol plat, comme un tapis d’éveil. 

Lorsque l’on souhaite pratiquer le tummy time, l’important est de toujours rester à l’écoute de l’enfant. Ainsi, le temps passé sur le ventre varie en fonction de ses réactions. Si bébé commence à ronchonner ou pleurer, il est temps d’arrêter l’exercice ! Le but n’est pas de le laisser dans une position qu’il trouve inconfortable. En général, quelques minutes quotidiennes suffisent.

 

Le tummy time, décrié par les partisans de la motricité libre

La pratique du tummy time présente certaines oppositions avec la théorie du docteur Emmi Pikler. En effet, Emmi Pikler est, au cours des années 1960, à l’origine de la motricité libre qui consiste à permettre à l’enfant de découvrir son corps et ses possibilités en toute autonomie, sans lui enseigner quelque mouvement que ce soit. Elle prône un développement moteur libre de l’enfant. Ici, l’adulte joue le rôle d’accompagnateur bienveillant et stimulant. L’idée est de permettre à bébé de découvrir son corps et d’apprendre les mouvements par lui-même, à son rythme, au gré de ses expérimentations. Pour le docteur Pikler, il est contreproductif de placer bébé dans une position qu’il n’est pas encore prêt à apprendre.

Si motricité libre et tummy time sont donc deux pratiques qui semblent s’opposer et qui, pourtant, elles sont toutes les deux plébiscitées par des professionnel(le)s de santé. L’important, pour le parent comme pour le ou la professionnel(le) de la Petite Enfance, est de faire ce qui vous semble adapté pour bébé. Il ne doit pas y avoir d’injonctions à pratiquer absolument l’une ou l’autre des techniques.